La Maison de l’Archéologie de Thérouanne : 2000 ans d’histoire, un siècle d’archéologie
Il y a plus de deux millénaires, une tribu d’irréductibles Gaulois, les Morins, gouvernait un puissant territoire dont Thérouanne (alors Teruanna) était la capitale. Et face aux Morins, même César faillit perdre son latin. Mais le général parvient tout de même à ses fins. Et Terruana devient une florissante cité gallo-romaine, jusqu’à ce que les Francs ne sèment la zizanie. Mais il est dit que Thérouanne saura toujours se relever.
Après les Romains, passent désormais, au Moyen Âge, les pèlerins empruntant les sentiers de la Via Francigena depuis Canterbury, traversant la France et l’Italie jusqu’à Rome, pour se recueillir sur la tombe de saint Pierre. Christianisée (par Audomar, devenu saint Omer), Thérouanne grandit, prospère et devient un vaste diocèse, l’un des plus étendus d’Europe occidentale. Jusqu’en 1553 où le territoire, désormais enclave française dans l’empire où le soleil ne se couche jamais, fera les frais de la colère de Charles Quint contre François Ier. La ville sera rasée. Mais Thérouanne, rebaptisée « la Pompéi du Nord », finira par renaître de ses cendres.
Dès le XIXe siècle, les archéologues commencent à s’intéresser à cette ville morte, puis ressuscitée. Des entrailles de cette terre fertile en rebondissements, ils extrairont des milliers d’artefacts témoignant d’un riche passé : objets artisanaux, boulets de canon, pièces de monnaie… Ce sont 175 de ces fabuleuses trouvailles que la Maison de l’Archéologie met en scène avec des maquettes et des dispositifs multimédias interactifs élaborés, sur quelque 250 m2, pour alimenter l’imaginaire des petits comme des grands. Pour ceux dont l’imagination est sans limite, une expédition sur le site archéologique attenant fera apparaître en rêve une cathédrale gothique, fleuron de ce territoire qui, loin de se résigner face à l’adversité, a toujours su se réinventer, agir, innover. Renaître.
La Maison de l’Archéologie en quelques chiffres :
– 250m2 de surface d’accueil ;
– 4 séquences historiques présentées ;
– 5 maquettes ;
– 10 dispositifs multimédias ;
– 175 objets exposés.
©Denis Paillard