La silhouette atypique de l’église Saint-Léger domine la place escarpée de Fauquembergues, ceinte de maisons bourgeoises. Le reste de l’habitat s’étend le long de l’Aa, où des moulins ont prospéré du Moyen Âge au XIXe siècle, jusqu’à fabriquer de l’électricité. Son riche passé médiéval ne se laisse pas aisément deviner, il faut prendre de la hauteur pour repérer le tracé des anciens remparts et le site vallonné de son château fort disparu.
L’église incendiée en 1198 fut reconstruite en une vaste collégiale, dont le transept et le chœur à déambulatoire furent détruits par les guerres. Une deuxième tour encadrait sa façade au XVe siècle : elle servit de refuge aux habitants, de la guerre de Cent Ans aux ravages du XVIe, puis d’école une fois la paix revenue. Au temps des reconstructions du XVIIIe siècle, apparaissent le porche néoclassique de l’église et quelques maisons en pierre blanche, dont l’une a vu naître le compositeur Pierre Alexandre Monsigny, en 1729.
Fauquembergues a connu, de la Révolution à la Grande Guerre, l’essor de ses voisines, témoins les vitrines d’anciennes boutiques occupant toujours le rez-de-chaussée des maisons du centre. Vers 1900, on venait de loin pour son marché, par le « tortillard » empruntant les petits ponts pittoresques sur l’Aa.
Le site d’un ancien moulin accueille à présent Enerlya, la maison des énergies renouvelables qui se visite toute l’année, et en matière de festivités les habitants ont récemment renoué avec la tradition, en recréant le géant Amoric, baptisé sur la place multiséculaire en 2012.